Quand j’ai commencé à tricoter, je ne faisais pas du tout attention, ni à la qualité de la laine, ni à sa provenance, ni aux conditions de fabrication. J’achetais tout simplement ma laine au Trafic, sans même faire la différence entre vraie laine et acrylique.
Toutefois, en progressant dans la technique, j’ai commencé à vouloir porter mes réalisations, et donc à faire attention à la qualité de la laine (exit l’acrylique). Je vivais cependant encore dans le monde des bisounours, celui où on on élève les moutons dans de petits élevages, où on le laisse vivre sa vie de mouton dans des prairies bien vertes, et où on le tond gentiment une fois par an pour le soulager de cette toison aussi chaude qu’encombrante, pour ne pas qu’il devienne comme ce pauvre Chris :
En vrai, et ça je l’ai découvert au fil de mes pérégrinations sur le web, la vie des moutons, et des autres animaux producteurs de laine, est parfois (et heureusement pas toujours) moins rose que ça. Certaines pratiques plus ou moins cruelles vis-à-vis de l’animal visent avant tout la rentabilité et non le bien-être du mouton/alpaga/lapin/chèvre/yack (parce que non, il n’y a pas que les moutons qui produisent de la laine). Je pense à particulier au sort réservé aux lapins angora, à qui les poils sont arrachés à vif. Une véritable torture dénoncée par les associations de protection animale, mais qui malheureusement, perdurent. Je vous évite les vidéos, si ça vous intéresse, je suis sûre que vous trouverez sur Youtube et consorts …
Il y a également le sort des moutons Merinos en Australie, auquel on fait subir le « mulesing », technique barbare consistant à faire une ablation de la partie postérieure du mouton, pour éviter toute prolifération de vermine autour de la région anale. Juste inhumain …
Certain(e)s militent pour la fin pure et simple de l’exploitation animale, et prônent l’utilisation exclusive de fibres végétales pour leur tricot/crochet. Personnellement, je ne suis pas prête à abandonner les belles laines bien chaudes pour mes tricots d’hiver. Je suis persuadée que l’homme et l’animal peuvent cohabiter de manière harmonieuse, et qu’il est possible de prélever la laine sans pour autant torturer qui que ce soit. Ça, c’est mon avis tout-à-fait personnel, et je respecte ceux(celles) qui en ont un autre.
Du coup, armée de ma bonne volonté, me voilà sur le marché de la laine, à la recherche de fil à tricoter éthique, qui respecte l’homme et l’animal. Je vous donne ici un résultat tout-à-fait non exhaustif, que je reviendrai compléter si j’en trouve d’autres. C’est déjà un bon départ vers un monde meilleur, même si ce n’est pas encore parfait. Car on peut aussi tenir compte de critères écologiques sur la production et la teinture de la laine, sur la juste rémunération de tous les acteurs de la chaîne, etc. Et puis, il faut aussi tenir compte de notre portefeuille, qui ne permet pas forcément d’acheter des écheveaux à 50 €.
En Belgique, j’ai trouvé les boutiques suivantes :
Nathalie (By Night) propose des laines soigneusement sélectionnées en Europe, dans des élevages qu’elle connaît. Elle les teint elle-même à base de plantes, ce qui produit des couleurs extraordinaires. J’ai déjà commandé chez elle, et sa laine est tout-à-fait agréable à tricoter. Si vous souhaitez la rencontrer, elle se déplace très souvent sur des salons, principalement en Belgique et et en France. https://www.bynightcreations.com
La boutique Atelier-53 à Namur propose un beau choix de laines, tissus et mercerie écologiques. Lors d’un atelier organisé dans leur boutique, j’ai testé par exemple la marque De Rerum Natura, douce, agréable et à un prix tout-à-fait abordable. https://atelier-53.be
Comptoir des laines, à Redu. Je n’ai pas encore commandé dans cette boutique, mais il semblerait que les laines qu’ils proposent viennent de producteurs locaux, et suivent un circuit court. A tester ! https://comptoirdeslaines.be
Marie-Claire Idées propose une sélection de 15 marques de laines éthiques, certaines pouvant être trouvées en Belgique : https://www.marieclaire.fr/
En France, j’ai aussi déjà commandé chez Bellelaine qui propose des fils non seulement éthiques, mais aussi non teints (et donc avec un nombre limité de couleurs, car il s’agit de la couleur de l’animal) ou teints de manière écologique. J’ai testé la « pure laine naturelle France spéciale pull irlandais » écrue pour me faire un pull à torsades, mais elle est très rustique et moyennement agréable à tricoter. Peut-être mon choix n’était-il pas le bon, ou bien faut-il la laver plusieurs fois pour obtenir une laine plus portable. J’ai reçu quelques échantillons des autres laines disponibles, et il semble qu’elles soient un peu plus douces. A re-tenter … http://bellelaine.yotabe.fr
Ma bonne résolution pour cette année sera donc de faire attention à la laine que j’achète. Poser des questions, me renseigner, choisir mes boutiques. Et éviter comme la peste l’angora et le mérinos australien. Qu’on ne compte pas sur moi pour soutenir ce marché abominable …
Je ne compte pas me mettre au tricot mais je te félicite pour cette démarche !!! 🙂