Croatie

La Croatie en deux semaines

Comme expliqué dans un article précédent, nous sommes partis en Croatie en train pendant les deux semaines des vacances de printemps (en Belgique), donc début mai. Voici mes impressions et notes, qui pourraient être utiles à d’autres.

Le train

Beaucoup de personnes m’ont posé plein de questions sur le train. Je pense que beaucoup sont tentés, mais peu osent tenter l’aventure. Je vais donc vous rassurer.

Nous avions prévu 20 minutes minimum entre chaque train, ce qui était peut-être un peu optimiste. En effet, il semble qu’il n’est pas rare que les ICE aient 15-20 minutes de retard. Ce n’est pas énorme, mais suffisant pour rater sa correspondance. Une prochaine fois, je n’hésiterai pas à mettre 40 minutes de temps de transfert. En plus, avec les valises et des trains parfois kilométriques (14 voitures de 26 mètres de long, ça nous fait quand même plus de 350 mètres), ce n’est pas du luxe. Bon, en tous cas, tout s’est bien enchaîné à Liège, à Francfort et à Stuttgart et nous sommes arrivés avec à peine 15 minutes de retard à Zagreb. Petite note : le retour fut un peu plus épique, avec notre train Cologne-Liège annulé. Nous avons dû prendre le train suivant, ce qui nous a amenés à Namur avec 2 heures de retard. Heureusement que ce n’était pas à l’aller, sinon, on aurait raté notre train de nuit. A refaire, je prendrais un train plus tôt pour avoir une marge de sécurité.

Dans les ICE, il y a généralement un wagon-restaurant ou bar, mais j’ai trouvé les sandwiches assez chers et pas terribles. Je l’ai tenté, mais je ne le referai plus. Le mieux est d’acheter son sandwich/son burger/sa pizza à la gare, soit en correspondance, soit à certains arrêts un peu long (à Bâle, par exemple, on change de locomotive, ce qui nous laisse 20 minutes pour acheter son petit pique-nique).

Le train de nuit n’était pas un Nightjet OBB, mais un Euronight, il n’y avait donc pas de wagon-restaurant. Il faut donc prévoir de manger avant ou de prendre un pique-nique dans le train. Par contre, on a une petite bouteille d’eau et le petit déjeuner est inclus et est assez copieux (un thé ou café, un croissant pré-emballé, un petit pain, de la confiture et du beurre). Dans l’Euronight, on peut prendre une place assise, une couchette (compartiments de 4 ou 6 couchettes que l’on peut privatiser) ou un lit (compartiments de 1, 2 ou 3 lits, avec lavabo que l’on peut privatiser également). Le lit est assez confortable, mais il faut quand même un peu de souplesse pour grimper dans les lits supérieurs. La couette est très moelleuse et chaude, et on peut régler la température du compartiment. Le store est parfaitement occultant. Par contre, il vaut mieux prévoir des bouchons d’oreille, car le train s’arrête souvent, et à chaque arrêt, des passagers montent et descendent, et parlant et en cognant leurs valises contre les parois. Pour ma part, les bouchons ont suffi à me laisser dormir tranquille. Il faut savoir que certains arrêts durent longtemps pour changer de locomotive, ajouter/retirer des wagons, passer le contrôle de douane, etc, ce qui m’a perturbée à l’aller. Au retour, je le savais, et ça a donc beaucoup moins interrompu mon sommeil. Quand le train roule, par contre, on est bercés, et c’est très agréable pour dormir.

Le matin, au réveil, quel bonheur de découvrir des paysages montagneux en ouvrant le store. C’était magique ! Une chose est sûre, c’est que nous sommes conquis, et que nous recommencerons. Nous n’avons pas vu passer les 22 heures de voyage (contrairement aux trajets en voiture qui me semblent toujours hyper-longs) et sommes arrivés en pleine forme à Zagreb.

L’itinéraire

Parlons maintenant de la Croatie. En arrivant à Zagreb le dimanche matin, nous avons tout de suite récupéré la voiture de location dans l’agence du centre-ville, dîné et pris la route vers Slano à une trentaine de kilomètres au nord de Dubrovnik (c’est-à-dire tout au sud de la Croatie, à environ 600 km de Zagreb). Nous sommes ensuite remontés vers Zagreb tout au long des deux semaines. Pourquoi dans ce sens-là ? Parce qu’en début de saison, il est probable qu’il fasse meilleur dans le sud que dans le nord et qu’on gagne ainsi presque 2 semaines pour que la belle saison atteigne le nord. Pari gagné, car c’est exactement ce qui s’est passé. A notre arrivée, il ne faisait que 9°C à Plitvice, et 18°C quand nous y sommes arrivés 10 jours plus tard.

Je vous donne ici un aperçu de notre programme. Si j’ai le temps, j’essaierai de consacrer un article pour chaque partie.

Dimanche-lundi-mardi (B)

Visite de Dubrovnik (avec une guide), petite excursion sur l’île de Lokrum juste en face et visite de Trsteno, un petit village tranquille et de son arboretum.

3 nuits dans un appartement grand luxe (2 chambres, 2 salles de bain) avec piscine, au bord de la mer

Mercredi (C)

Visite de la muraille de Ston, la deuxième plus grande muraille du monde après celle de Chine. Ensuite, traversée en ferry (45 minutes) vers l’île de Mljet, recouverte de pinèdes, et balade dans le parc national, autour des lacs et sur la micro-île de Sainte-Marie.

1 nuit dans un appartement dans le mini-village de Soline au bout de l’île, en demi-pension, avec souper incroyable de poissons frais grillés, pêchés le jour même par notre hôte. A refaire, j’y resterais deux nuits pour explorer le parc national.

Jeudi (D)

Retour en ferry vers Ston, dîner à Orebić et nouvelle traversée en ferry (15 minutes) vers l’île de Korčula. Visite de la ville de Korčula, une citadelle côtière entourée d’imposants remparts, comme une Dubrovnik en miniature.

1 nuit dans un appartement au sud de l’île, dans un village balnéaire. Cette nuit sur l’île n’était pas nécessaire et on aurait pu reprendre la route le soir même vers Split (par la route).

Vendredi à mercredi (F)

Traversée de l’île de Korčula, avec une petite randonnée dans la réserve de Kočje en cours de route, balade à Vela Luka et, en fin de journée, traversée en ferry jusqu’à Split. Tout compte fait, on aurait mieux fait de reprendre la voiture pour aller à Split. On aurait gagné du temps et de l’argent.

6 nuits dans une maison tout confort, 3 chambres et piscine, à Dubrava près de Šibenik.

Pendant les 5 jours,

  • visite de la vieille ville de Šibenik, de son magnifique quartier médiéval et de sa forteresse,
  • visite de Split, ville incroyable avec son palais de Dioclétien, un important vestige romain,
  • randonnée dans différents sites du parc national de Krka, magnifique ensemble de lacs et de cascades, de plateaux aux vues impressionnantes, de canyons,
  • balade à Primošten
  • et découverte du lac Vransko, plus grand lac de Croatie et réserve ornithologique.

Jeudi et vendredi (G)

Visite de Zadar, ville vivante et animée, et de son musée des illusions. Vendredi, une journée entière est consacrée au parc national des lacs de Plitvice, le plus beau site naturel de Croatie. Étendue grandiose de collines boisées et le lacs turquoises, il est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.

2 nuits dans un appartement près de l’entrée du parc

Samedi (H)

Visite de Zagreb, ville haute et ville basse, petit tour au musée des techniques Nikola Tesla, balade au jardin botanique et retour en train.

Détails pratiques

D’un point de vue général, nous avons adoré la Croatie, tant pour ses paysages variés et magnifiques que pour son patrimoine historique et culturel. Par contre, depuis son entrée dans l’Union Européenne en 2013 et surtout dans la zone Euro en 2023, les prix ont littéralement explosé et on a parfois l’impression que les touristes sont pris pour des vaches à lait, principalement pour les restaurants et les activités. Les croates sont assez méfiants par rapport aux banques et il faut souvent payer en liquide (restos, activités et même Uber et certains logements). Prévoyez le coup, car il a des distributeurs partout, mais ils prennent tous des frais de retrait (de 3,95 à 5,95 € par retrait de 100 €). Le moins cher que nous ayons trouvé est « Monestiq ».

Pour les restaurants, il y a parfois un « daily offer » avec des prix très intéressants (14 € plat + dessert), mais une fois assis, la carte ne mentionne ces offres nulle part et le serveur se garde bien de vous les présenter. Il faut donc bien noter ce qui vous intéresse avant de vous asseoir, car dans le menu, il ne reste plus que des plats à partir de 20 € (poulet, pâtes). La viande et le poisson sont particulièrement chers dans les villes touristiques (35 €). A Zagreb, pourtant la capitale, mais moins touristique que la côte, les prix étaient au moins 30% plus bas. Les pizzas sont souvent ce qu’il y a de moins cher, avec les fast food locaux (cevapcici). Il n’y a pas souvent de plat enfant, mais je pense que ça ne pose aucun problème de ne commander que deux plats et de demander une assiette en plus pour l’enfant. Il y a de très bonnes glaces, souvent artisanales, pour 2 € la boule. Attention au vin, parfois beaucoup plus cher que la bière (6,40 €/verre)

Autre petite note concernant les restaurants, c’est qu’il est permis de fumer en terrasse ou sous les vérandas. Nous n’en avons plus l’habitude.

C’est au niveau des activités que nous avons été le plus étonnés (voire choqués) : 27 € par personne (5 € pour les enfants) pour aller en bateau à Lokrum (entrée sur le site incluse), à 10 minutes de Dubrovnik, 13 € pour le musée des illusions (10 € pour les enfants), visité en à peine une heure, 10 € pour l’arboretum de Trsteno (7 € pour les enfants), sympa mais bon, 15 à 25 € pour les parcs nationaux, …. Le prix enfant (jusqu’à 14-15 ans, parfois même 18) est souvent beaucoup plus bas. Une bonne nouvelle pour les familles. La visite des églises est généralement payante (3 €), et les heures d’ouverture sont assez aléatoires. Nous avons plusieurs fois trouvé porte close, alors que les horaires indiquaient le contraire. Bref, il faut prévoir un beau budget activités, à moins d’aimer simplement randonner et déambuler dans les villes et villages. Encore une fois, c’est à Zagreb que nous avons pu faire des économies (2 € l’entrée au jardin botanique, 0,66 € le funiculaire, 0,80 € le ticket de tram, 4 € le musée des techniques).

On trouve régulièrement des toilettes publiques, mais elles sont la plupart du temps payantes (1-2 €) et parfois hors service. Mieux vaut se rabattre comme nous l’avons fait sur les toilettes des restaurants et des endroits visités.

Les parkings sont eux aussi payants (de 1 à 5 €/h – prix « sat »). Il faut parfois payer à l’avance, mais la plupart du temps, on paie en sortant. Il y a parfois un tarif journalier plus avantageux (dnevna karta). Le prix varie également (du simple au double) en fonction de la date. Généralement, entre le 30/09 et le 30/04, c’est (beaucoup) moins cher. Il faut donc être bien attentifs au tarif en se garant. En préparant son voyage à l’avance et en fouillant sur internet, on peut trouver quelques « bons plans » :

  • à Dubrovnik, arriver en bus, en bateau, ou se garer au parking Gruž, au terminal de ferry, et prendre ensuite le bus jusqu’à la vieille ville à 3 km. A trois, c’est presque moins cher (et plus confortable) de prendre un Uber.
  • à Korčula, se garer au parking du centre commercial « Tommy », à 850 m de la vieille ville. Les deux premières heures sont gratuites (normalement pour les clients, mais pas besoin de ticket de caisse).
  • à Split, idem, se garer au parking Tommy (Ul. Matice hrvatske 1), à 1 km de la vieille ville. Là aussi, deux premières heures gratuites (et après, 1,50 €/h), à condition de faire des achats au magasin et de faire valider son ticket à la caisse. Paiement en espèce uniquement.
  • à Šibenik, parking à la journée (5 €) au City parking (prilaz tvornici, 22000, Šibenik, Croatie), à 800 m de la vieille ville en longeant la mer. Si vous comptez rester moins de 3 heures, le parking de la piscine en face (ou même les parkings plus proches du centre) est plus intéressant.
  • à Zadar, parking gratuit (Ul. Marka Marulića 4), à 500 m de la vieille ville, mais arriver tôt.

Ailleurs, nous nous sommes garés soit gratuitement, soit à notre logement, soit au tarif « standard », soit (bon plan) dans la file du ferry. A Orebić notamment, la file est à côté du port et donc plusieurs possibilités de restauration en attendant le ferry.

La Croatie est globalement sûre. Evidemment, on ne laisse pas son PC en évidence dans sa voiture et on fait attention aux pickpockets comme ailleurs, mais il y a très peu de vols, de vandalisme et de harcèlement de rue.

Tout le monde parle anglais, pas besoin de vous tracasser à apprendre le croate (qui n’est d’ailleurs pas dans Duolingo), mais comme partout, dire « bonjour », « merci » et « s’il-vous-plaît » dans la langue fait toujours plaisir.

Au niveau météo, pour rappel, nous sommes partis fin avril-début mai (vacances de printemps en Wallonie). Nous avons eu en moyenne entre 18 et 25 °C, la plupart du temps ensoleillé/nuageux avec quelques périodes de pluie (plutôt sous forme d’averses) et parfois beaucoup de vent. A l’intérieur du pays (Plitvice), il faisait beaucoup plus frais (9 à 18 °C). Pour les visites, c’était parfait ! Ni trop chaud, ni trop frais, j’ai passé quasiment tout le séjour en jupe, t-shirt, sandales et parfois un petit gilet. Par contre, nous n’avons pas su nous baigner, ni dans la mer, ni à la piscine, car l’eau était encore bien froide. Les croates ont l’air moins frileux car nous en avons vu pleins qui se baignaient dans la mer. Question d’habitude je suppose …

Budget

Le meilleur moyen d’économiser en Croatie, c’est de loger en appartement et de faire sa popote soi-même, surtout quand on y vient en famille. Les appartements ne sont pas très chers et généralement grands, propres et bien équipés.

Au niveau des activités, prévoir plutôt des randonnées et visites de ville plutôt que des attractions, musées et autres activités payantes.

Transports (train + ferry + tram + funiculaire + Uber)850 €
Voiture (location 2 semaines + parkings + carburant + péages)450 €
Logements (13 nuits)1390 €
Alimentation (7 restaurants + courses + glaces)630 €
Activités (musées, parcs nationaux, remparts, visite guidée, …)460 €
TOTAL3780 €

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